jeudi, juin 24, 2010

La convergence des crises

Certains prédisent depuis longtemps, voire depuis très longtemps la "fin d'un système à bout de souffle". Je n'ai jamais bien su comment situer ces discours pessimistes voire très pessimistes.
Paco Rabanne prévoyait la fin du monde pour l'an 2000, et je ne peux pas m'empêcher de penser que souvent les discours pessimistes sont soit un fond de de commerce, soit une manière de s'opposer au changement et parfois une croyance obscure, et dès fois les trois à la fois...

Il y a des exemples fameux étayés et relayés de ce commerce du catastrophisme. L'exagération du Giec sur le réchauffement climatique doit être gardée en mémoire. Il est pour l'instant bien moins important (voir ce site pour s'en convaincre) que ce que certains scientifiques prétendaient. Et l'unanimité scientifique (le fameux "consensus" décrit par les médias dominants), n'a jamais été réelle. Faillite de certains scientifiques et faillite médiatique donc.

Il y a aussi des prédictions qui se sont avérées exactes, Krugman et Jorion ont décrit avant l'heure la crise des subprimes. Les conséquences concrètes de cette crise n'ont pas encore vraiment ébranlées la société francaise. Mais ca vient, ca vient... Les coupes budgétaires et les retraites liquidées sont le fruit de cette incurie. Au programme -tout de suite-, réduction du nombre d'hopitaux, et donc réduction de l'espérance de vie, diminution du nombre de profs et donc du niveau d'enseignement, diminution du nombre de policiers et des aides sociales, donc montée de la délinquance, diminution des investissements et donc perte des emplois dans le BTP...

Et puis il y a ce qui est annoncé. Et la il semble que le programme soit morose. C'est peu de le dire... J'en viens à rejoindre les pessimistes, les vrais, ceux qui imaginent une déstabilisation profonde de notre environnement culturel, agricole, écologique et économique.

C'est pire que cela en fait, les crises qui semblaient de natures différentes et indépendantes convergent.
Jancovici expliquait que la crise des subprimes en 2008 (si près et si loin) était une conséquence de l'augmentation du prix du pétrole au delà de 120$/baril, elle même conséquence d'une "tension" sur les approvisionnements. Cet exemple est très discutable (l'augmentation du pétrole était peut-être, comme d'autres le défendent, la conséquence d'un "rallye boursier").
Il n'empêche que la montée en puissance des agro-carburants a eu un effet sur l'approvisionnement alimentaire en Egypte, au Mexique....


Aujourd'hui, une crise majeure démontre la concordance des crises: la fuite de pétrole au large de la Louisiane. C'est une crise écologique majeure, avec des conséquences économiques colossales (sur l'économie des états concernés, sur les retraites des anglais et directement sur l'une des plus grosse société du monde), avec des conséquences énergétiques énormes (l'administration Obama veut bloquer toute forme de forage offshore), avec une incidence énorme sur la perception que les américains ont de leur modèle de société et de sa vulnérabilité. C'est aussi une crise de confiance, tout est remis en question, cette vidéo est d'ailleurs édifiante, BP est accusée, sur un grand média, de dissimuler les cadavres des pécheurs. Je ne sais pas si c'est vrai, mais ce qui est certain, c'est que la crise de confiance aux états-unis entre le peuple et les dirigeants de touts poils est consommée!


Sur ce un rapport explique que nous risquons une rupture d'approvisionnement en pétrole dans les 5 ans... La boucle est bouclée...

Quelques autres exemples, la Chine se bat pour éviter une famine de sa population à moyen terme, les marchés étant globalisés, la faim des chinois, deviendra un peu la notre et beaucoup celle des Africains, et donc... un problème d'immigration massif chez nous...

Aux USA, le problème des subprimes, n'est absolument pas réglé, les gens quittent leur logement sans le rembourser, déportant des milliards de dette sur l'état fédéral (le mécanisme est décrit ici)

Nous sommes un peu en 1988 en URSS... Le monde est au bord du gouffre et la pravda (je suis facile la, le monde aussi parle de ca, mais bon nous on a plusieurs pravda :o) ) parle des "états généraux du football" planifiés par nos plus hauts responsables (président, premier ministre...).
C'est à mon avis un signe de l'état avancé de l'état de dégradation de notre société.

On peut ajouter le dérèglement des flux culturels existants à tout ca (la burqa, chez nous, est un exemple des conséquences de ces dérèglements). Pour l'Occident ca va être un petit séisme (cela sera sans doute atténué par le fait que le flux dominant depuis 2 siècles a considérablement rapproché le point de vue du monde non occidental au notre).

Et la seule solution proposée par nos dirigeants est de faire plus d'Europe. C'est à dire détruire (cf la Belgique, l'Italie, l'Espagne, l'Angleterre...) les états nations qui sont les seuls éléments stables de cet ensemble branlant...
Au delà de l'Europe, la même question se pose souvent. Même les états-unis ne semblent plus à l'abri de troubles sévères et même de sécessionisme (cf les décisions légales prises par l'état de l'Arizona sur l'immigration, ou la force du mouvement Tea party)!

Le monde va changer, brutalement, en profondeur. La représentation même du monde que nous avons, va sans doute beaucoup changer.

Les crises de différentes natures se rejoignent et se nourrissent les unes les autres.

Cela va être violent pour tout le monde, mais surtout pour nous. Il est probable que cela ne se ferra pas sans violences...