mardi, septembre 21, 2010

Bâle 3, je suis sur, sur, sur, qu'on nous prend pour des cons


Tonton David -Sur et certain



Je préviens tout de suite, j'ai peu de temps pour développer une idée que je ne maitrise pas :o)
C'est pour cela que la chanson de Tonton David est parfaite, même sur, je reste dans l'intuition car je ne comprends pas assez le sujet, ni ne connais assez l'ensemble des tenants des décisions prises. Vous, mes innombrables lecteurs (qui cherchaient pour la plupart des voisines à poil - et oui je suis preums sur la requête, c'est la gloire!), êtes prévenus!

Le traité dit de Bâle 3 serait une grande victoire des états sur les banques (la preuve elles geignent et font du chantage à la croissance).

Avec comme mesure phare le ratio capital prêté/ fonds propres qui devrait atteindre 7% (ou 9% ou 10,5% on ne sait pas bien ), au lieu de de 2,x % actuellement. Ce qui veut dire concrètement que les banques n'auront (en 2019 vous inquiétez pas trop quand même hein!) pas le droit de prêter plus de 10€ pour chaque 1€ qu'elles auront.

Ce genre de décisions est applaudie avec 17 mains par les Friedmaniens, dont il faut reconnaitre:
  1. Qu'il en parlent depuis très longtemps,
  2. Qu'ils en connaissent les rouages et même les fondements théoriques (mais ce ne sont pas les seuls)
La deuxième remarque ci-dessus, fait d'ailleurs dire à ces gens là, que l'économie doit sortir de la sphère politique, puisque c'est une affaire de spécialistes. En oubliant que cela s'applique à tous les domaines (la guerre, l'éducation....) sur lequel intervient le politique, et qu'en conséquence, ils ne prônent rien d'autre que la fin de la démocratie. Passons.

Pour revenir à nos (valeureux ) moutons, la décision d'augmenter le capital des banques, m'a amené de clic en clic à découvrir un très joli mot, le Segneuriage (du français Seigneur, il s'agit donc du droit du seigneur). Qui n'est rien d'autre que l'avantage offert par le droit de créer de la monnaie.
Sachant que depuis une jolie décision de 1973 (Loi n°73-7 du 3 janvier 1973 ) dont les dispositions sont reprises dans le traité de Maastricht, puis celui de Lisbonne (vous savez celui ou on a dit non, et c'est oui qui est sorti à la fin), l'Etat a obligation de s’endetter auprès des banques ... privées. Et oui avant 1973, ce n'était pas le cas...
Lien
Les banques créent de la monnaie lors du prêt, monnaie qui est détruite lors du remboursement. Tout est détruit? Ben non, vont pas brûler les intérêts quand même! Mais il faut dire que que c'est grâce à leur travail acharné que les banquiers peuvent prêter des sous (ils ajoutent une ligne à leur livre de compte... c'est pas simple!).
Et quand ils se plantent avec leur ratio ridicule (même 10% c'est ridicule voir la note en bas de page), ils sont to big to fail et risquent d'entrainer avec eux toutes les économies des gens honnêtes, et donc on passe en mode TINA (there is no alternative) les états doivent s'endetter pour les aider...

La discussion sur la bonne valeur du ratio est sans doute importante, mais pour moi l'essentiel se situe dans le fait qu'il a été décidé en 1973, en France, de transférer un droit régalien, le droit de créer de la monnaie par le prêt (très rémunérateur), au secteur privé, pour le plus grand bénéfice des discrets et peu nombreux salonnards qui s'en foutent pleins les poches jusqu'à la caricature (si si c'est possible, il a été demandé à la Grèce de vendre à des privés des îles de son territoire)...
Le mot (et le droit qu'il recouvre) seigneuriage, illustre la situation, les nouveaux seigneurs, sont les banquiers... et il s'agit d'une décision POLITIQUE et IDEOLOGIQUE pas si vieille que ça ...
La ou c'est encore plus drôle, c'est que l'état est sensé retrouver quelques billes grâce à l'impôt sur les banques (pour les sensibles pas très informés, vous inquiétez pas trop hein! y'a quand même les paradis fiscaux, qui défendent la jolie initiative privée face à l'avidité des peuples...)...

Pour faire écho au début de mon post, il ne s'agit donc pas d'une grande victoire des Etats sur les banques, mais peut-être est-ce tout de même une défaite de com de la part du système, puisque ca a, un peu, mis en lumière des fonctionnements dont on parle peu au 20H...


Il y a un site sur lequel il faut que je passe du temps (en plus de Wikipédia et notament cette page) , http://dbloud.free.fr/monnaie.htm , il présente l'avantage d'être engagé, ce faisant on sait d'ou il parle :o).
Dans la même veine il faut passer du temps, avec l'ami Todd ici: http://www.bastamag.net/article347.html


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NOTE:
Ajout tardif, pour se convaincre que le nouveau ratio (de 10,5%) n'élimine pas le risque, on peut lire Frédéric Lordon sur son blog :
"Lehman tombe du fait d’un mouvement collectif de défiance, puissamment auto-réalisateur comme toujours dans la finance, explique-t-il. Le run, c’est le (double) mouvement de fuite par lequel, d’une part, ses anciennes contreparties refusent maintenant de transacter avec la banque – contribuer au renouvellement de ses financements de court terme, n’en parlons même pas – et, d’autre part, les clients de la banque se précipitent pour retirer de toute urgence leurs avoirs. (…) Lehman aura beau communiquer frénétiquement sur les milliards de dollars dont elle dispose en trésorerie, son matelas de liquidité va se trouver épuisé en quelques jours et la banque rendue à l’illiquidité définitive."

Et comme le souligne très justement @si (à qui j'ai aussi piqué la citation ci dessus - c'est un article payant):

"Aucune mesure avalisée par "Bâle III" ne sera en mesure d'enrayer un tel scénario s'il se reproduisait."

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